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Raymons Coumans au CHEVAL de VERRE

23 Décembre 2012, 17:02pm

Publié par Yves Coumans

"Chevaux de verre" détail d'une Nature Morte - Raymond Coumans, huile sur toile-

"Chevaux de verre" détail d'une Nature Morte - Raymond Coumans, huile sur toile-

Du 29 octobre au 9 novembre 1949, Raymond Coumans expose à la galerie « Au cheval de verre » située au N°24 du Coudenberg à Bruxelles. La galerie est dirigée par Mady Purnode.

Voici comment un journaliste décrit les particularités de cette galerie d’art :

« C’est peut-être l’une des qualités de la galerie du Cheval de Verre. Elle ne cherche pas à se substituer à aucun des salons plus importants auxquels elle se juxtapose. Elle supporte, dans son choix des artistes et des œuvres, une originalité un sens de la simplicité et d’une nouveauté extérieure à toute mode ou à tout à priori qui lui confèrent chez nous une valeur analogue à celle que l’on ne trouve qu’à Paris, dans certaines galeries de la rive gauche. »

L’article est signé R.D.

Le 9 août 1949, Raymond Coumans reçoit cette courte lettre d’Henri Kerels* (voir texte ci-dessous) critique d’Art pour le journal « la Lanterne » et professeur à l’académie de Molenbeek St Jean :

Mon cher Coumans

J’ai vu de vos toiles à la dernière exposition de l’Académie.

Il ne m’en a pas fallu plus pour vous recommander au « Cheval de Verre ».

Allez voir Madame Mady Purnode de ma part et emportez deux toiles au moins pour les lui

Montrer. Vous vous entendrez avec elle. J’en suis certain.

Bien à vous et Bonne chance !

Henry Kerels

Raymond Coumans suit immédiatement les conseils d’Henri Kerels et signe son premier véritable contrat d’exposition en septembre 1949.

C’est un événement ! Même si la période d’exposition est courte. Coumans est enfin découvert, reconnu, son nom s’inscrit en grand sur l’affiche de la galerie.

L’affiche de la galerie, parlons-en… Elle tiendra toute sa vie compagnie au peintre, un peu comme une « madeleine » aux cimaises de son atelier de la rue Antoine Bréart à St Gilles.

________________________________________________________________________________

*Peintre, graveur et écrivain. Henri Francois Louis Kerels naît à Molenbeek-Saint-Jean le 8 aout 1896 et décède le 15 décembre 1956. Très jeune, avant de s'adonner au dessin et à la peinture, il exerce plusieurs professions comme cordonnier... et fait également partie d'une troupe d' acrobates, de clowns et de funambules. Il suit les cours à l' Académie des Beaux-Arts de Bruxelles en 1914 et 1915 puis à l' Académie Libre "L'Effort". Il devient l’élève de l’atelier du peintre Kurt Peiser et fréquente également les cours de littérature de l’écrivain Georges Eekhoud. Excellent dessinateur, il se fait connaître en illustrant pour un éditeur une série de 400 planches pour un manuel de cordonnerie. Il traite ses sujets avec ferveur et exactitude. Son talent d’interprète des métiers lui vaut d’être publié dans des revues destinées à l’enseignement. En 1924, dans la revue "Savoir et Beauté", l’écrivain Georges Eekhoud écrit l’admiration qu’il éprouve pour les dessins de son ami H. Kerel. Pendant des années, il ne produira que des dessins dont nombreux sont rehaussés de pastel. C’est en tant que dessinateur qu’Henri Kerels s’est imposé dans le monde de l’art. La Renaissance du Livre lui publie en 1929 un album intitulé "Les petits métiers" à utilisation pédagogique. Cet album comprend 10 grandes planches représentant 10 petits métiers; le sellier, le tailleur, le relieur, le sabotier, le broyeur de couleurs, le fourreur, le vannier, la brodeuse, la plumassière et le cordonnier, le tout accompagné d'un texte. Charles Conrardy disait qu’Henri Kerels s’est fait le chantre des métiers sédentaires dans cet album. Il exécute également des panneaux décoratifs en lape (produit dont la couleur est mélangée au ciment). Sa peinture est sobre et sereine avec une atmosphère intime. Il simplifie ses paysages avec une architecture nette et des fonds dépouillés. Ses sujets sont aussi bien des natures mortes, des nus, des portraits, des paysages, des scènes de genre ou des marines. En novembre 1931, il fonde avec Dolf Ledel, Oscar Jespers, Georges Latinis, Edgard Tytgat et l’écrivain Maurice Casteels, "l'Association des Artistes Professionnels Belges". Il y tiendra les fonctions de secrétaire et ensuite de président. Il prend une part active dans l’organisation de la tombola nationale des beaux-arts en faveur des artistes touchés par la crise économique de 1930, ainsi qu'en 1941 pour le "Secours d'hiver". En 1930 -1931, il voyage au Congo et réalise un bon nombre d’esquisses de femmes indigènes et de paysages. Parmi ses œuvres d’Afrique exposées en 1931, nous trouvons "Marché de Kinshasa", "Danseur bakumu", "Paysage a Watsa", "Lac Tanganyka"... .En 1929, il devient professeur de gravure à l’Académie de Molenbeek-saint-jean et puis critique d’art au journal "La Lanterne". Vers 1950, Henri Kerels passe à l’abstraction informelle et fait partie du groupe "Art Abstrait" fonde à Bruxelles par Jo Delahaut.

Ce texte est tiré du site : http://www.galeriedupistoletdor.com/gdpo/Kerelshenri.htm

Catalogue de l'exposition, pages intérieures

Catalogue de l'exposition, pages intérieures

Ouvrons le catalogue de l'exposition et commençons par une présentation de l’artiste par Roger Faust

Coumans et l’impressionnisme

Perfectionner sa technique, tout en gardant sa spontanéité native, puiser largement dans le leg spirituel de nos devanciers et, cependant, conserver, renforcer même sa propre personnalité, sont en général choses fort difficiles à concilier.

Raymond Coumans, ce jeune artiste de 27 ans, a tenu la gageure, et l’exposition qu’il nous présente aujourd’hui est, à la fois, un aboutissement et un départ.

Aboutissement, parce que nous songeons à sa production bigarrée des années 39 & 40, après un séjour en Ardèche qui exerça sur lui une influence profonde.

C’était l’époque des pochades hautement colorées, des toiles véhémentes où, çà et là, un vert ou un bleu étonnement cru jetait un cri jeune, révolutionnaire, mais parfois maladroit.

Puis, l’exposition salle Van Laer, en 1941, le troisième salon de l’art jeune en 1942 et le salon d’ensemble de 1946 à la galerie Sélection furent autant de jalons marquant la métamorphose de l’artiste.

1949 est pour lui une étape déterminante.

Lauréat de la Province de Brabant, en janvier dernier, il expose ensuite à l’éclectique salon d’ensemble : « De Laermans à nos jours » en avril-mai.

Cette fois c’est un nouveau départ.

Son art , évolué spirituellement et techniquement affiné a gardé son extraordinaire parfum de vérité et toute sa fraîcheur d’expression.

C’est en plein air que Raymond Coumans travaille et ce n’est pas là le seul point commun qu’il ait avec les maîtres impressionnistes.

L’étude passionnée de la lumière de la lumière qui baigne son œuvre d’une atmosphère blonde fait penser aux Monet et aux Sisley ; le poids juste des masses et l’esprit de leur matière rappellent les solides tableaux de Cézanne.

Avant tout, peintre de la couleur, Coumans utilise à présent une gamme de tons subtils et fondus, convenant fort bien à ses paysages aérés.

Quelques croquis et eaux fortes nous montrent que, là aussi, l’artiste a surmonté la difficulté et que, dans le domaine de la composition, ses progrès sont également indéniables.

Aboutissement et départ, telle est donc la caractéristique générale de l’œuvre actuelle de Raymond Coumans dont l’art évolue, indiscutablement, vers un néo-impressionnisme du meilleur aloi.

Roger Faust

Les œuvres exposées :

1-Portrait de Ninie (collection Mme C.°)

2-Portrait de M. Vanbruane

3-Portrait d’enfant

4-Paysage

5-Pommiers en fleurs.

6-La gare de triage

7-Monts des Arts

8-Après-midi au parc de Bruxelles.

9-Le grand Sablon.

10-Place Aneesens.

11-Nature morte aux langoustines

12-Les roses rouges

13-Le bibelot gallois

14-Notturno

15.L’envers de la ville

16-Effet de neige

17-L’eau stagnante

18- Ostende

19-Boulevard

20-Les étangs d’Ixelles

21-Villefranche S/mer

22-Coin de Villefranche s/mer

23-Le bar de l’espérance

24- Coin d’atelier

25-Nu couché

26-Nu (aquarelle ( collection M.F )

27- Nu (aquarelle)

28-Nice (aquarelle)

29-Monaco (aquarelle)

30-Beaulieu (aquarelle)

31-St Tropez (aquarelle)

Premières critiques...

In La Nation Belge du 8 novembre 1949

Au Cheval de Verre, Coudenberg, Raymond Coumans expose des paysages , des natures mortes, des figures où s’affirme à la fois un talent et une personnalité.

Une peinture impressionniste attachée à la poursuite des jeux de lumière et des

Caprices atmosphériques. Les paysages bruxellois en acquièrent une vie nouvelle, révèlent

Des secrets non encore soupçonnés . Ainsi l’artiste reproduit le quotidien sans être banal. Et nous louerons en lui le coloriste souvent vibrant mais jamais désaccordé.

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Du pain et des roses

4 Novembre 2012, 15:45pm

Publié par Yves Coumans

"Du pain et des roses" gravure de Raymond Coumans (début des années 50)

"Du pain et des roses" gravure de Raymond Coumans (début des années 50)

"Du pain et des roses"

Tels sont les mots inscrits sur la banderole que portent les manifestants. Cette gravure fait partie des rares œuvres où Coumans dessine la foule. Dans le coin droit se tient un homme portant des lunettes noires. Est-ce un policier ? Ou peut-être un « clin d’œil » à l’un de ses amis de jeunesse, un certain « Demeur », dont il fit également le portrait avec des lunettes fumées au début des années 50’.

« Du pain et des roses » est un ancien slogan du mouvement ouvrier. Le pain symbolisant les conditions de travail et les roses, la qualité de la vie. Si vous consultez le blog : http://8mars-online.fr/du-pain-et-des-roses, vous trouverez une foule d’informations très intéressantes sur ce slogan apparu au début du XXè siècle. Comme nous l’apprend le même site c’est aussi le titre d’un poème de James Oppenheimer de 1911, une chanson et le titre d’un film du cinéaste anglais Ken Loach sorti en 2000.

Raymond Coumans, nous le verrons plus loin, est en 1949,un jeune instituteur "engagé", prêt à défendre l'école publique, l'instruction pour tous. Quelques oeuvres, un petit nombre, reflètent son intérêt pour les combats politiques de son temps. Quelques amis proches sont alors des sympatisants du parti communiste, dont le rayonnement est important à Bruxelles, dans les années d'après-guerre.

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Coumans dans les coulisses du cirque (2)

21 Octobre 2012, 15:19pm

Publié par Yves Coumans

Voici une autre gravure, signée dans le coin supérieur gauche, elle date donc des années 40 car Raymond Coumans avait coutume à l'époque de signer ses oeuvres de cette façon. Au centre, un dresseur de chevaux fait claquer son fouet, la perspective verticale, partant du public jusqu'aux plus haut filet de sécurité met en valeur la hauteur impressionante du chapiteau. Une bien belle gravure tout en légèreté et en finesse.

Raymond Coumans, gravure, "Le cirque"

Raymond Coumans, gravure, "Le cirque"

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1949, De Laermans à nos jours

21 Octobre 2012, 14:58pm

Publié par Yves Coumans

1949 est une année importante dans la carrière de Raymond Coumans. Elève en gravure à l'académie de Molenbeek Saint-Jean, il participe à nouveau à une exposition d'ensemble réunissant des oeuvres d'artistes confirmés et des travaux d'élèves du 30 avril au 22 mai 1949 au 2 de la rue Mommaerts. Cette exposition est aussi un hommage au peintre Laermans,né en 1864 à Molenbeek Saint-Jean et mort à Bruxelles en 1940. Comme l'indique l'article qui lui est consacré dans l'encyclopédie Wikipedia (http://fr.wikipedia.org/wiki/Eugène_Laermans), Eugène Laermans est un peintre reconnu, qui eut le tragique destin de devenir aveugle en 1924.

Raymond Coumans découvre la gravure et ses contraintes techniques, il en réalisera une belle série, sans toutefois en faire sa discipline d'élection.

Gravure de Raymond Coumans : le banquet des paumés.

Gravure de Raymond Coumans : le banquet des paumés.

Dans ce "Banquet des paumés", la lumière du feu réchauffe les personnages assis devant un maigre repas, le contraste entre le clair et l'obscur souligne leurs émotions intérieures.

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R.Coumans, J.Gits, G.O.Gits et J.Marlier - 1946

12 Octobre 2012, 10:32am

Publié par Yves Coumans

1946, la Revue Ariel, réunit du 16 février au 2 mars quatre jeunes peintres à la galerie «Sélection » située alors 32, rue Saint-Jean, en plein cœur de Bruxelles. Sur le carton d’invitation, voici les artistes et les œuvres exposées :

R.Coumans, J.Gits, G.O.Gits et J.Marlier - 1946

Parmi les oeuvres exposées de Raymond Coumans, ce nu en aquarelle : tout en légèreté et en douceur.

Raymond Coumans, nu, aquarelle , années 40

Raymond Coumans, nu, aquarelle , années 40

Probablement invendu lors de ses premières expositions, le tableau "La gare de triage" aujourd'hui dans une collection privée, a tout de même été photographié en noir et blanc. Le voici :

Raymond Coumans, gare de triage, huile sur bois, années 40-50

Raymond Coumans, gare de triage, huile sur bois, années 40-50

Aux côtés de Raymond Coumans, Jean Marlier (1919-2009) était tout comme lui instituteur de formation. Jean Marlier fut l'élève des peintres Lismonde et Massonet à l'Académie de Bruxelles. Il réalisa de nombreux décors pour le Cinéma ( Franz, de Jacques Brel) et le Théâtre. Quant aux deux autres peintres Jules Gits et G.O.Gits, Jules Gits fût membre du Conseil National Belge des Arts Plastiques. A son sujet ( sans certitude aucun) j'ai retrouvé cette citation : "Enfin Jules Gits, c'est le grand plongeon dans le domaine de l'abstraction, avec des dessins géométriques résolument colorés. On doit à ce peintre renommé, la décoration murale de l'école communale de Genval." (in Salon d’Automne, Joelle Burny, Le soir, 7/09/1988) .

Le carton d'invitation nous apprend également qu'à l'époque Raymond Coumans a quitté la rue de Nancy et la maison familiale pour s'installer au 96 de la rue d'Anderlecht, non loin de la Place St Géry.

Raymond Coumans, gravure

Raymond Coumans, gravure

A la même époque, Raymond Coumans a choisi, pour ce qui est de la peinture, d'être autodidacte, une seule journée à l'académie de Bruxelles fût de trop. Par contre, il suit des cours de gravure à l'académie de Molenbeek où il rencontre le peintre et graveur Louis Collet. Ils deviendront d'inséparables amis.

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1942, première exposition d'ensemble

29 Septembre 2012, 12:00pm

Publié par Yves Coumans

1942, première exposition d'ensemble

1942. Il est une galerie d’Art bruxelloise qui se nomme : « L’atelier », 27 rue Léopold, derrière l’Opéra de la Monnaie. Ce salon est le 3e d’une série de 5, permettant à des artistes de moins de 30 ans d’exposer leurs œuvres et qui sait d’être récompensés par un jury présidé par Georges Marlier, critique d’Art composé de peintres : Jean Brusselmans, Léon Devos, Marcel Stobbaerts, Edgard Tytgat et de sculpteurs.

1942, première exposition d'ensemble

Raymond Coumans a tout juste 20 ans, voilà une bonne opportunité de se faire connaître et d’entrer en contact avec artistes confirmés.

Georges Marlier, le président du jury, est un journaliste, critique et historien de l’art réputé, à l’époque on lui doit déjà quatre ouvrages importants : « La sculpture en Belgique » (1923) « Bilan de l’expressionnisme flamand (1934) » et « Jordaens » (1940) « La peinture dans le monde d’aujourd’hui « (1936).

Les quatre peintres composant en partie le jury sont loin d’être des inconnus.

Jan Brusselmans (né à Bruxelles en 1884 mort à Dilbeek en 1953) qui a étudié gravure et lithogravure à l’Académie de Bruxelles, est un peintre reconnu aussi bien pour ses talents de « réaliste » et d’impressionniste. Après une période qu’il a lui-même nommée de « fauvisme brabançon » il développe son propre style décrit dans wikipedia comme ceci : compositions géométriques et stylisées, utilisant de grands aplats de couleur structurés en petites touches aux couleurs violentes.

Une oeuvre, huile sur toile, du peintre Devos

Une oeuvre, huile sur toile, du peintre Devos

Une aquarelle de Stobbaerts

Une aquarelle de Stobbaerts

Léon Devos (Petit Enghien, 1897 – Percy-sous-Thil, 1974 est considéré comme un peintre post impressionniste important, professeur aux académies de Mons et de Bruxelles, il fut aussi un des membres fondateurs du groupe « Nervia ». Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site de la galerie du Pistolet d’Or à Mons-Belgique.

Marcel Stobbaerts, (1899-1979) remporte le prix de la jeune peinture belge en 1924. Il sera tour à tour illustrateur, aquarelliste et graveur, ami proche d’Hergé, le père de Tintin.

Enfin, Edgard Tytgat (Bruxelles 1879-Woluwe-Saint-Lambert 1957) n’est pas le moins connu des quatre, ami du Peintre Rick Wauters, il débute par la lithographie et la gravure, étudie à l’Académie des beaux-arts de Bruxelles. On peut voir ses œuvres dans bon nombre de musées belges mais également à Grenoble (France).

Quatre peintres qui ont laissé une belle trace de leur passage donc. Le jeune Coumans les connaît bien sûr, les admire et s’il ne reçoit pas de prix au final de ces 5 expositions, il prendra quelques conseils techniques auprès de Tytgat, enrichira ses réflexions sur l’art avec les autres, en formidable « relations publiques » qu’il était déjà.

Coumans, paysage, huile sur toile/bois années 40-50

Coumans, paysage, huile sur toile/bois années 40-50

Mais qu’expose Raymond Coumans en 1942 ? Sans certitude aucune, voici néanmoins quelques exemples de son style et de ses sujets à 20 ans.

Coumans, marché, huile sur toile/bois

Coumans, marché, huile sur toile/bois

Coumans, arrière de maison, huile sur toile/bois

Coumans, arrière de maison, huile sur toile/bois

Et parmi les autres artistes de moins de trente ans qui concourent ? Recherche faite dans la liste des noms, il me semble qu’Engelbert Van Anderlecht (1918-1961) qui deviendra un des principaux représentants de l’art abstrait belge dans l’après-guerre, en fait bien partie, Marthe Fassiaux également, mais je ne dispose d’aucune information sur cette femme peintre. Parmi tous les noms cités, Henri de Jaegher peintre né en 1912 a pu également participer à cette exposition ayant tout juste 30 ans.

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Les étiquettes

25 Septembre 2012, 15:13pm

Publié par Yves Coumans

"La soupe" très belle composition au pastel, oeuvre de jeunesse (1938) . Le jeune peintre autodidacte a 16 ans.Il s'essaye, se confronte à différents styles au début de sa carrière. Ce pastel n'est pas sans rappeler l'oeuvre de certains peintres expressionnistes. Un façon de se réapproprier le réel à travers le filtre de l'émotion personnelle. Celle-ci est palpable dans la construction, le cadrage mettant la soupière en évidence, la concentration des personnages et le mouvement furtif de la lumière...

"La soupe" très belle composition au pastel, oeuvre de jeunesse (1938) . Le jeune peintre autodidacte a 16 ans.Il s'essaye, se confronte à différents styles au début de sa carrière. Ce pastel n'est pas sans rappeler l'oeuvre de certains peintres expressionnistes. Un façon de se réapproprier le réel à travers le filtre de l'émotion personnelle. Celle-ci est palpable dans la construction, le cadrage mettant la soupière en évidence, la concentration des personnages et le mouvement furtif de la lumière...

Raymond Coumans avait coutume de dire : « les étiquettes, c’est pour les pharmaciens ! » . Cette parade, il l’utilisait lorsqu’on lui demandait : « Quel genre de peinture faites-vous ? » .

Qualifié de néo-impressionniste à ses débuts, parfois de fauve ou de naïf, de figuratif ensuite, pour enfin être qualifié, à sa mort, de néo-expressionniste, le peintre connaissait assez finement l’histoire de la peinture pour ne jamais réellement se définir lui-même.

Il faut dire que la fin du XIX et le début du XX ème siècle, pour ne parler « que de peinture » ont été riches en courants d’art.

Tout au long de sa vie, Coumans fut attentif aux critiques. Quelquefois heureux d’être louangé, quelquefois blessé d’être incompris ou peut-être injustement sanctionné, il connaîtra la disparition progressive de ces hommes et femmes journalistes à qui l’on confiait la critique des expositions de peintures au sein des grands quotidiens d’information belges : Le Soir, La Libre, De Standaart, Het Laaste nieuws…

La notoriété a plusieurs visages. Certains s’effacent aussitôt apparus. Comme écrivait une journaliste lors de la première exposition post-mortem de Raymond Coumans en 2005, voilà un peintre qui n’entrera pas au panthéon mais…

C’est « le mais » qui m’intéresse, dans ce travail de mémoire. « Mais » la beauté de ces toiles, la fraîcheur des coloris, l’âme contenue dans ces œuvres…

Certes, Coumans n’entrera peut-être jamais au Panthéon des « grands » qui ont marqué l’histoire de la peinture. Peu importe, après tout, ce qui est sûr, c’est qu’un Coumans ne côtoiera jamais les tristes croûtes s’alignant le long des marchés aux puces à moins qu’un marchand se soit trompé. Près de deux mille toiles sont aujourd’hui conservées avec amour ici et là, souvent dans des collections privées, cette mémoire-là est exceptionnelle. C’est la mémoire du cœur. Celle qui se transmet avec la plus grande simplicité.

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Coumans : années de guerre et d'après-guerre

24 Septembre 2012, 11:02am

Publié par Yves Coumans

A l'avant plan, à droite, Raymond Coumans au service militaire, 1945

A l'avant plan, à droite, Raymond Coumans au service militaire, 1945

Après avoir étudié à l'école normale Charles Buls, entre 40 et 44, Raymond Coumans fait son service militaire en 1945. Déjà bon cuisinier, il régale ses camarades. Il se marie en 1944 avec Léonie-Françoise Beelen, dite "Ninie". Le couple se séparera en 1949.

"Ninie" on reconnaît derrière le portrait un motif à larges lignes souvent utilisé par le peintre à cette époque.

"Ninie" on reconnaît derrière le portrait un motif à larges lignes souvent utilisé par le peintre à cette époque.

Autre portrait de Léonie-Francoise Beelen, la première épouse de Raymond Coumans

Autre portrait de Léonie-Francoise Beelen, la première épouse de Raymond Coumans

Léonie-Françoise Beelen, dont je n'ai pas retrouvé la trace jusqu'à présent, possédait une belle collection de Coumans. Quelques toiles ont été exposée lors de la grande rétrospective "Cent oeuvres" de Coumans au siège de la CGER rue des Boiteux à Bruxelles en 198, une formidable exposition dont nous reparlerons, bien sûr, plus loin.

Aujourd'hui une partie de la collection a été dispersée quelques une des oeuvres qui en faisaient partie sont encore actuellement en salle de vente.

Revenons à 1941, Coumans a 19 ans, un savoir-faire, l'ambition de devenir un grand peintre, il met sur pied sa première exposition personnelle Salle van Laer à Bruxelles :

LE PEINTRE RAYMOND COUMANS A L'HONNEUR DE VOUS INVITER A L'EXPOSITION DE SES OEUVRES, EN LA SALLE FLAMANDE DU "CAFE VAN LAER" CHAUSSEE DE NINOVE,1048 MOORTEBEEK.

Le carton d'invitation mentionne l'adresse de l'atelier : rue de Nancy 19 et les trams pour accéder chaussée de Ninove : le D, le D barré...

croquis de l'atelier, en arrière plan l'affiche de cette première exposition

croquis de l'atelier, en arrière plan l'affiche de cette première exposition

Des Peintures à l'huile sur bois, des aquarelles...Cette première exposition mélange paysages ardèchois et bruxellois. Elle marque surtout le début d'une longue carrière.

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Coumans dans les coulisses du cirque

19 Septembre 2012, 12:49pm

Publié par Yves Coumans

Raymond Coumans a peint le cirque. Fasciné par le monde du spectacle, le peintre, depuis son plus jeune âge aime les coulisses, l'envers du décor. Il rôde souvent autour des cirques qui s'installent à Bruxelles ou ailleurs. Lorsque le directeur ou un de ses complices aperçoivent le peintre au travail avec sa toile ou son carnet de croquis, ils l'invitent à l'intérieur du chapiteau. Il assiste alors à des raccords, des répétitions, se balade dans la ménagerie. Ces ambiances se retrouvent alors dans les dessins, les aquarelles et plus tard de nombreux tableaux dont le succès ne s'est jamais démenti.

C'est tout une époque, un âge du cirque, un morceau de XXème siècle que l'on peut respirer dans ces oeuvres.

Nous nous consacrerons à vous faire découvrir quelques petites merveilles, petit à petit dans cet article.

Coumans dans les coulisses du cirque
cirque Bouglione, aquarelle réalisée entre 1940 et 1950. Coll. Coumans

cirque Bouglione, aquarelle réalisée entre 1940 et 1950. Coll. Coumans

Voici quelques dessins/croquis, rapides, nerveux, allant à l'essentiel réalisés soit au fusain soit à l'encre de chine. Pour dessiner à l'encre de Chine, Raymond Coumans aimait lui-même cueillir ses roseaux en Provence et les tailler pour obtenir différentes épaisseurs de trait.

deux clowns au travail - fusain - coll. Coumans

deux clowns au travail - fusain - coll. Coumans

simplicité du trait, éléphant croqué sur le vif...

simplicité du trait, éléphant croqué sur le vif...

à l'intérieur du cirque

à l'intérieur du cirque

spectacle en cours

spectacle en cours

elephant au cirque Kröne

elephant au cirque Kröne

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Une Biographie

17 Septembre 2012, 17:00pm

Publié par Suzanne Coumans

COUMANS

Raymond Coumans est né à Maastricht (Pays-Bas) le 19 mai 1922 dans la petite maison de sa grand-mère paternelle. Ses parents, originaires du Limbourg hollandais s'étaient fixés à Bruxelles, pour leur travail, dès 1920. L'enfant a six mois quand ils le reprennent avec eux. Ils habitent au cœur de la ville et, quoiqu'issus d'un pays très proche, ils sont considérés comme "étrangers". La cellule familiale constitue un cocon protecteur, au sein duquel le petit Raymond s'épanouit auprès d'une mère qui aime la féerie et les belles histoires, et d'un père courageux qui lui ramène de son atelier de pâtisserie l'une ou l'autre savoureuse pièce ou friandise.

La première fenêtre qui s'ouvre sur le monde est l'école primaire et la rencontre avec un instituteur, véritable humaniste, qui le suivra pendant six années et tolérera, dans les cahiers, les illustrations diverses au crayon de couleur ou à l'aquarelle dont l'élève Coumans agrémente dictées, rédactions, et même exercices de système métrique. L'élève est aussi un bon compagnon, toujours prêt à rendre service. Il vient en aide à un enfant de sa classe et reçoit, en récompense inattendue, une magnifique boîte de "peintures à l'huile" de la part d'un père reconnaissant. Il a neuf ans et demi.

Bon élève au premier cycle, il passe sans difficultés au secondaire, et, dans la perspective d'obtenir un diplôme d'enseignant, il opte pour la nationalité belge en 1939.

Quand éclate la guerre de 1940, il a dix-huit ans. Comme beaucoup de jeunes gens de son âge, il quitte le pays et prend les chemins de France, à vélo, lui qui n'est pas particulièrement sportif. Muni de quelques vête¬ments et d'un mince pécule, il part vers l'inconnu. C'est la deuxième fenêtre qui s'ouvre sur le monde.

L'enfant de la ville aux ruelles grises, découvre les vastes espaces, les paysages grandioses, l'eau vive qui coule entre les roches sauvages, des couleurs, des parfums, le cidre, le vin, les filles... Il s'arrête en Ardèche, travaille ici ou là pour survivre, mais surtout dessine d'un trait sûr la noblesse de ce qui s'offre à ses yeux d'amoureux de la nature, et peint quand il le peut.

Il quitte ces bonheurs, et ceux qui, là-bas, furent pour lui une véritable "famille d'accueil" pour retrouver ses parents et terminer ses éludes, Il aménage le petit grenier en "atelier", y passe de nombreuses heures, el, grâce à sa chère boîte-cadeau, s'intéresse de plus en plus à la peinture à l'huile.

A partir de ce moment il commence à semer ses "pierres blanchesi".

En 1941, il .dépose la première en exposant seul clans un petite salle, la Salle Van Laer, à Moortebeek, faubourg de Bruxelles.

En 1949, il dépose la deuxième dans une galerie, alors très connue à Bruxelles: "Le Cheval de verre", situé au Mont des Arts aujourd'hui disparu.

C'est le début de son vrai chemin de peintre. Il reviendra trente-cinq fois aux cimaises, soit à Bruxelles, soit, dans l'ordre chronologique, a Malines, Lokeren, Namur, Hal, Villers-la-Ville.

Certaines étapes furent plus importantes que d'autres:

En 1957, la prestigieuse Galerie Giroux (43 Boulevard du Régent à Bruxelles) lui ouvre ses portes;

En 1981, la Caisse Générale d'Epargne et de Retraite (CGER) met a sa disposition ses grandes salles du n° 10 rue des Boiteux à Bruxelles, Il y représente 106 œuvres choisies, réalisées entre 1939 et 1980. Outre les peintures à l'huile, il montre d'autres possibilités de son art sous forme de dessins, d'aquarelles et de gravures;

En 1987, un hommage lui est rendu par la Commune de Saint-Gilles qui organise au Centre Culturel Jacques Franck, une rétrospective de 70 toiles et dessins Et entre-temps, bien sûr, il participe à de nombreux ensembles où sa convivialité fait merveille. Il n'est pas fait pour la solitude. Pour lui, la solitude n'existe que face à la toile blanche, dans l'angoisse de la créa¬tion. Il aime les gens. Beaucoup d'entre eux le lui rendent bien. Il a besoin d'amitié comme d'autres ont besoin de pain. Après le travail, après la tension, il s'en va retrouver des copains, des amis, de simples humains de rencontre pour échanger les certitudes et les incertitudes, pour discuter de tout et de rien, des choses graves ou futiles, et pour capter, au passage, dans la ville, des lumières, des atmosphères, des visages, des musiques.

Il rode autour des cirques pour en comprendre les mystères, pour en saisir la réalité après la fête. Il aime lés foires. Son oreille sensible en supporte la cacophonie et tout l'amuse: les yeux ronds des chevaux de bois, l'éclat des lampes et des cuivres, la joie des enfants.

Il dessine, croque sur le vif ou peint "sur le motif". Il installe son chevalet devant les paysages qu'il aime, qu'ils soient de Provence, de Bretagne, de Hollande, de Flandre ou du Brabant. Ce qui compte pour lui c'est le contact, et même l'osmose, avec ce qu'il peint, l'ambiance qu'il faut recréer, la lumière rasante ou éclatante qu'il faut restituer. Il le fait avec une grande sensibilité et une technique imparable.

Dans le silence de l'atelier, il réunit des objets qui lui racontent une histoire, les assemble comme les complices d'un moment de paix, de "vie tranquille" selon le beau terme néerlandais "stilleven".

Le visage humain le captive, il veut que le regard raconte l'âme, et que les habits parfois témoignent.

Gourmand de vie, mais aussi fin gourmet il peint les "nourritures terrestres" avec sérénité et délicatesse. Le velouté des pêches n'a pas de secret pour lui, de même que l'éclat doré d'un poisson fumé.

Il n'utilise jamais la couleur pure. Il élabore des mélanges savants jusqu'à ce qu'il obtienne ce qu'il veut dans les tons forts ou subtilement irisés.

Il est aussi à l'aise dans toutes les techniques. Il dessine beaucoup, a toujours un petit carnet sur lui pour fixer une image. Ses dessins sont solidement structurés, parfois même sévères, parfois volubiles comme les plantes qu'ils représentent. Ils traduisent la chaleur du Midi ou de l'Espagne, les brumes du Nord ou du Marais Poitevin, les ports.

L'aquarelle et le pastel n'ont pas de secrets pour lui. Il surmonte avec facilité les obstacles de la gravure et de la lithographie.

On a dit, on a écrit beaucoup de choses sur lui. Il était grand et fort, aussi l'a-t-on qualifié de "chêne", de "force de la nature". Sous cette apparence robuste, il a toujours gardé en son âme la féerie partagée avec sa mère et le goût des histoires, ce qui l'a conduit parfois vers d'autres moyens d'expression tels le cinéma ou la télévision. Il accepte de paraître dans les téléfilms de la série "Faits divers", et notamment dans "Week-end ou la qualité de la vie" qui fait encore audience aujourd'hui.

Humoriste et conteur, ses histoires réjouissent et captivent son auditoire, qui découvre, stupéfait, ce don complémentaire.

Mais sa vraie vie, c'est la peinture. Il la sert pendant plus de soixante années, sans compromissions, sans faiblesses d'aucune sorte, avec un talent qui s'épanouit au fil du temps, avec ce que l'on peut bien appeler une rigoureuse conscience professionnelle.

Il connaît, quand son hypersensibilité est malmenée, d'intenses moments de découragement. Mais il n'abandonne jamais, reprend le pinceau ou le couteau pour transmettre son message, hors des modes, hors des tendances artificielles, pour rejoindre les plus grands dans l'universalité de l'Art.

Il nous quitte un jour de décembre, en 2001, nous laissant une œuvre abondante, forte et belle, de haute qualité, une œuvre impérissable.

Suzanne Coumans, Bruxelles, 2005

Coumans, Raymond (1922-2001) Auto-portrait - 1950 - actuellement en salle de vente (2012) : http://www.arcadja.com/auctions/en/coumans_raymond/artist/356801/

Coumans, Raymond (1922-2001) Auto-portrait - 1950 - actuellement en salle de vente (2012) : http://www.arcadja.com/auctions/en/coumans_raymond/artist/356801/

Coumans, het leven van een schilder.

Raymond Coumans werd op 19 mei 1922 geboren in Maastricht (Nederland), in het huisje van zijn grootmoeder langs vaderszijde. Zijn ouders, die afkomstig waren uit Nederlands Limburg, hadden zich in 1920 voor hun werk gevestigd in Brussel. De jongen is zes maanden oud, als zij hem terug bij zich nemen. Zij wonen in het centrum van de stad en worden, ook al zijn zij afkomstig uit een buurland, als "vreemdelingen" beschouwd. De gezinscel vormt een beschermend cocon, waarbinnen de kleine Raymond openbloeit aan de zijde van een moeder die houdt van sprookjes en mooie verhalen, en van een vader die voor hem uit zijn banketbakkerij regelmatig een of'andere lekkernij meebrengt.

Het eerste venster op de wereld dat voor hem opengaat, is de lagere school en de ontmoeting met een onderwijzer, een echte humanist, die hem zes jaar zal volgen en geen bezwaren maakt tegen de diverse illustraties waarmee leerling Coumans in kleurpotlood of'waterverf in zijn schriften dictees, opstellen eri zelfs oefeningen van het metrieke stelsel opfleurt. De leerling is ook een goede kameraad, die altijd klaar staat om een dienst te bewijzen. Zo helpt hij een kind van zijn klas en krijgt als onverwachte beloning een prachtige doos met "olieverf" van de erkentelijke, vader. Hij is dan negen jaar en een half

Als goede leerling in de lagere cyclus stapt hij probleemloos over naar het middelbaar onderwijs. Omdat hij een leraarsdiploma wil behalen, kiest hij in 1939 voor de Belgische nationaliteit.

Wanneer in 1940 de oorlog uitbreekt, is hij achttien jaar oud. Zoals veel jonge mensen van zijn leeftijd verlaat hij het land en trekt per flets richting Frankrijk, ook al is hij niet echt sportief aangelegd. Met wat kleren en een beetje geld op zak vertrekt hij naar het onbekende. Dit is zijn tweede venster op de wereld.

Het kind uit de stad met de grauwe steegjes ontdekt de weidse vlakten, grootse landschappen, het heldere water dat tussen de woeste rotsen stroomt, kleuren, geuren, cider, wijn, de meisjes... Hij houdt halt in de Ardèche, werkt hier en daar om te overleven, maar schetst vooral met trefzekere hand al wat de natuur hem te bieden heeft en schildert wanneer hij er de kans toe krijgt.

Hij laat dit zalige leventje en zijn "gastgezin" in de ware zin van het woord achter zich om terug bij zijn ouders in te trekken en zijn studies af te maken. Hij richt de kleine zolder in als "atelier". Daar vertoeft hij vele uren en, dankzij zijn gekoesterde geschenkdoos, gaat zijn belangstelling steeds meer uit naar schilderen met olieverf.

Vanaf dan begint hij zijn "witte steentjes" te zaaien.

In 1941 legt hij het eerste door alleen te exposeren in een kleine zaal, zaal Van Laer in Moortebeek, aan de rand van Brussel.

In 1949 legt hij het tweede in een galerie, die nu niet meer bestaat maar destijds heel bekend was in Brussel: "Le Cheval de verre" op de Kunstberg.

Dit betekent het begin van zijn echte carrière als schilder. Vijfendertig keer zal hij tentoonstellen, in Brussel, ofwel - in chronologische volgorde - in Mechelen, Lokeren, Namen, Halle, Villers-la-Villc.

Bepaalde tentoonstellingen waren belangrijker dan andere:

in 1957 opent de prestigieuze Galerie Giroux (Regentlaan 43 in Brussel) voor hem haar deuren

in 1981 stelt de Algemene Spaar- en Lijfrentekas (ASLK) hem haar grote zalen aan hel nr. 10 van de Kreupelenstraat in Brussel ter beschikking. Hij stelt er 106 geselecteerde werken voor, die hij realiseerde tussen 1939 en 1980. Naast olieverfschilderijen toont hij er de andere vaardigheden van zijn kunst in de vorm van tekeningen, aquarellen en etsen.

in 1987 betoont de gemeente Sint-Gillis hem hulde met een retrospectieve van 70 doeken en tekeningen in het Cultureel Centrum Jacques Franck.

Ondertussen neemt hij uiteraard deel aan talrijke ensembles, waar zijn hartelijkheid ten zeerste wordt gewaardeerd. Hij is niet gemaakt om alleen te zijn. Eenzaamheid bestaat voor hem alleen als hij zich tegenover het witte doek bevindt en de scheppingsangst hem bekruipt. Hij houdt van mensen. Velen onder hen geven hem dat terug. Mij heelt behoefte aan vriendschap zoals anderen aan hun dagelijkse brood. Na het werk en de stress gaat hij op zoek naar zijn makkers, zijn vrienden, gewone mensen met wie hij de zekerheden en onzekerheden van het leven bespreekt, discussieert over alles en nog wat, over ernstige en futiele zaken, en waar hij terloops in de stad de lichten, de sfeer, gezichten en muziek oppikt.

Hij hangt wat rond cirkussen rond om de mysteries ervan te doorgronden, om de werkelijkheid na het feest te begrijpen. Hij houdt van kermissen. Zijn gevoelige oor verdraagt de kakafonie die er heerst en hij vindt het allemaal even leuk: de ronde ogen van de houten paarden, het licht van de lampen en de weerkaatsing van het koper, de kinderpret.

Hij tekent, maakt snelle schetsen of schildert "volgens een motief". Hij zet zijn schildersezel voor de landschappen die hem bevallen, of' dat nu is in de Provence, Bretagne, Nederland, Vlaanderen of Brabant. Voor hem telt het contact en zelfs de osmose met wat hij schildert, de sfeer die hij moet weergeven, het gedempte of'felle licht dat hij op doek moet overbrengen. Hij doet het met veel gevoel en een onovertroffen techniek.

In de stilte van het atelier verzamelt hij objecten die hem een verhaal vertellen, hij brengt ze samen als bondgenoten van een moment van vrede, van "stilleven".

Het menselijke gezicht boeit hem. Hij wil dat de blik iets vertelt over de ziel en dat de kleding soms getuigenis aflegt.

Hij bijt niet alleen graag in het leven, maat ook in lekkere dingen. Mij schildert de "aardse voeding" heel sereen en delicaat. De fluwelen zachtheid van perziken heeft voor hem geen geheimen, evenmin als de gouden glans van een gerookte vis.

Hij gebruikt nooit pure kleuren. Hij maakt doordachte mengelingen tot hij verkrijgt wat hij wil in sterke of subtiel gefriseerde tinten.

Hij voelt zich ook thuis in alle technieken. Hij tekent veel, heeft altijd een schriftje bij de hand om beelden in vast te leggen. Zijn tekeningen zijn goed gestructureerd, soms zelfs streng, dan weer frivool slingerend, zoals de planten die ze voorstellen. Zij geven uiting aan de warmte van Zuid-Frankrijk of Spanje, aan de mist van het Noorden, boven de moerassen van Poitevin of in de havens.

Van aquarel en pastel heeft hij alle knepen onder de knie. Met gemak overwint hij de problemen die komen kijken bij etsen en steendrukken.

Men heeft veel over hem gezegd en geschreven. Hij was groot en sterk, zodat hij de bijnaam "eik" of "natuurkracht" kreeg. Achter dit robuuste uiterlijk bewaarde hij diep in zijn hart altijd die zin voor het feeërieke die zijn moeder hem had meegegeven, en voor sprookjes, waardoor hij soms naar andere expresssiemiddelen greep, zoals film of televisie. I lij aanvaardde op te treden in tv-films van de serie "Faits divers" en meer bepaald "Week-end ou la qualité de la vie" dat nog loopt.

I lij is een humorist en verteller, die zijn publiek opvrolijkt en boeit. Nog een verrassende gave die hij meekreeg.

Zijn echte leven is evenwel de schilderkunst.

Hij dient haar meer dan zestig jaar, zonder compromissen, zonder enige zwakheden, met een talent dat zich met de jaren verder ontplooit, wat gepaard gaat met een rigoureuze beroepseer.

Wanneer hij zijn overgevoeligheid niet onder controle heeft, kent hij intense momenten van moedeloosheid. Nooit geeft hij echter op. Hij neemt penseel of schildersmes opnieuw ter hand om zijn boodschap uit te dragen, tijdeloos en niet gebonden aan kunstmatige trends. Zo vindt hij aansluiting bij de allergrootsten van de universele Kunst.

Hij verliet ons op een decemberdag in 2001 en liet ons een rijk, sterk en mooi kwaliteitswerk na, een onvergankelijk oeuvre.

Suzanne Coumans

Prijzen

Parijs 1938: Tekenprijs van de potloden CONTE

Brussel 1962: Prijs van de schilderkunst van de gemeente Sint-Gillis, overhandigd door Paul Delvaux

Villcrs-la-Ville 1965: zilveren medaille (Prix Louis Clesse)

Brussel 1980: Prijs Poirier (Nationaal werk der Schone kunsten)

Brussel 1987: medaille van de gemeente Sint-Gillis

Werken aangekocht door de Belgische Staat, het Paleis der Natiën, het Cabinet des Estampes; de gemeenten Sint-Gillis, Molenbeek, Eisene, het museum van Doornik, het museum van Louvain-la-Neuve (Collectie Boyadjian), het Gemeentekrediet, de Algemene Spaar- en üjfrentekas en door private verzamelaars uit België, Frankrijk, Nederland, Spanje, Zwitserland, Denemarken, Oostenrijk, de VS., Brazilië, ...

35 persoonlijke tentoonstellingen

Neemt deel aan meer dan 65 groepstentoonstellingen en meer dan 100 gezamenlijke

salons.

Lid van verscheidene jury's.

Film

Film: "Coumans peint comme il respire" Regisseurs: S. Durieux en G . Van Parys.

Film: "Le laboratoire sentimental" Alvos Films, serie "Signatures" 1988 Regisseur: Dominique Daussaint.

Een doek, getiteld "De Schelde in Temse" wordt door de UFK (Unie van de Filmkritiek) als prijs geschonken aan Bo Widerberg, de Zweedse regisseur van de film 'Adalen 31", 1970

Televisie

Hij speelt mee in vier films van Pierre Manuel, JJ. Péché en Manu Bonmariage, in de reeks "Faits divers" en onder meer in "Week-end ou la qualité de la Vie", 1973.

Canal Plus België: uitzending "Plus ou moins net"

Coumans is de gast van de "Snuls" en vertolkt diverse rollen in een twintigtal sequenties.

• In 2000 doet hij mee aan de film "Ceci n'est pas une histoire belge" van Pascal
 Forneri en Frédéric Jannin.

Coumans aan het werk in zijn atelier 109 antoine Bréart straat, Sint-Gillis, Brussel

Coumans aan het werk in zijn atelier 109 antoine Bréart straat, Sint-Gillis, Brussel

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