Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Raymons Coumans au CHEVAL de VERRE

23 Décembre 2012, 17:02pm

Publié par Yves Coumans

"Chevaux de verre" détail d'une Nature Morte - Raymond Coumans, huile sur toile-

"Chevaux de verre" détail d'une Nature Morte - Raymond Coumans, huile sur toile-

Du 29 octobre au 9 novembre 1949, Raymond Coumans expose à la galerie « Au cheval de verre » située au N°24 du Coudenberg à Bruxelles. La galerie est dirigée par Mady Purnode.

Voici comment un journaliste décrit les particularités de cette galerie d’art :

« C’est peut-être l’une des qualités de la galerie du Cheval de Verre. Elle ne cherche pas à se substituer à aucun des salons plus importants auxquels elle se juxtapose. Elle supporte, dans son choix des artistes et des œuvres, une originalité un sens de la simplicité et d’une nouveauté extérieure à toute mode ou à tout à priori qui lui confèrent chez nous une valeur analogue à celle que l’on ne trouve qu’à Paris, dans certaines galeries de la rive gauche. »

L’article est signé R.D.

Le 9 août 1949, Raymond Coumans reçoit cette courte lettre d’Henri Kerels* (voir texte ci-dessous) critique d’Art pour le journal « la Lanterne » et professeur à l’académie de Molenbeek St Jean :

Mon cher Coumans

J’ai vu de vos toiles à la dernière exposition de l’Académie.

Il ne m’en a pas fallu plus pour vous recommander au « Cheval de Verre ».

Allez voir Madame Mady Purnode de ma part et emportez deux toiles au moins pour les lui

Montrer. Vous vous entendrez avec elle. J’en suis certain.

Bien à vous et Bonne chance !

Henry Kerels

Raymond Coumans suit immédiatement les conseils d’Henri Kerels et signe son premier véritable contrat d’exposition en septembre 1949.

C’est un événement ! Même si la période d’exposition est courte. Coumans est enfin découvert, reconnu, son nom s’inscrit en grand sur l’affiche de la galerie.

L’affiche de la galerie, parlons-en… Elle tiendra toute sa vie compagnie au peintre, un peu comme une « madeleine » aux cimaises de son atelier de la rue Antoine Bréart à St Gilles.

________________________________________________________________________________

*Peintre, graveur et écrivain. Henri Francois Louis Kerels naît à Molenbeek-Saint-Jean le 8 aout 1896 et décède le 15 décembre 1956. Très jeune, avant de s'adonner au dessin et à la peinture, il exerce plusieurs professions comme cordonnier... et fait également partie d'une troupe d' acrobates, de clowns et de funambules. Il suit les cours à l' Académie des Beaux-Arts de Bruxelles en 1914 et 1915 puis à l' Académie Libre "L'Effort". Il devient l’élève de l’atelier du peintre Kurt Peiser et fréquente également les cours de littérature de l’écrivain Georges Eekhoud. Excellent dessinateur, il se fait connaître en illustrant pour un éditeur une série de 400 planches pour un manuel de cordonnerie. Il traite ses sujets avec ferveur et exactitude. Son talent d’interprète des métiers lui vaut d’être publié dans des revues destinées à l’enseignement. En 1924, dans la revue "Savoir et Beauté", l’écrivain Georges Eekhoud écrit l’admiration qu’il éprouve pour les dessins de son ami H. Kerel. Pendant des années, il ne produira que des dessins dont nombreux sont rehaussés de pastel. C’est en tant que dessinateur qu’Henri Kerels s’est imposé dans le monde de l’art. La Renaissance du Livre lui publie en 1929 un album intitulé "Les petits métiers" à utilisation pédagogique. Cet album comprend 10 grandes planches représentant 10 petits métiers; le sellier, le tailleur, le relieur, le sabotier, le broyeur de couleurs, le fourreur, le vannier, la brodeuse, la plumassière et le cordonnier, le tout accompagné d'un texte. Charles Conrardy disait qu’Henri Kerels s’est fait le chantre des métiers sédentaires dans cet album. Il exécute également des panneaux décoratifs en lape (produit dont la couleur est mélangée au ciment). Sa peinture est sobre et sereine avec une atmosphère intime. Il simplifie ses paysages avec une architecture nette et des fonds dépouillés. Ses sujets sont aussi bien des natures mortes, des nus, des portraits, des paysages, des scènes de genre ou des marines. En novembre 1931, il fonde avec Dolf Ledel, Oscar Jespers, Georges Latinis, Edgard Tytgat et l’écrivain Maurice Casteels, "l'Association des Artistes Professionnels Belges". Il y tiendra les fonctions de secrétaire et ensuite de président. Il prend une part active dans l’organisation de la tombola nationale des beaux-arts en faveur des artistes touchés par la crise économique de 1930, ainsi qu'en 1941 pour le "Secours d'hiver". En 1930 -1931, il voyage au Congo et réalise un bon nombre d’esquisses de femmes indigènes et de paysages. Parmi ses œuvres d’Afrique exposées en 1931, nous trouvons "Marché de Kinshasa", "Danseur bakumu", "Paysage a Watsa", "Lac Tanganyka"... .En 1929, il devient professeur de gravure à l’Académie de Molenbeek-saint-jean et puis critique d’art au journal "La Lanterne". Vers 1950, Henri Kerels passe à l’abstraction informelle et fait partie du groupe "Art Abstrait" fonde à Bruxelles par Jo Delahaut.

Ce texte est tiré du site : http://www.galeriedupistoletdor.com/gdpo/Kerelshenri.htm

Catalogue de l'exposition, pages intérieures

Catalogue de l'exposition, pages intérieures

Ouvrons le catalogue de l'exposition et commençons par une présentation de l’artiste par Roger Faust

Coumans et l’impressionnisme

Perfectionner sa technique, tout en gardant sa spontanéité native, puiser largement dans le leg spirituel de nos devanciers et, cependant, conserver, renforcer même sa propre personnalité, sont en général choses fort difficiles à concilier.

Raymond Coumans, ce jeune artiste de 27 ans, a tenu la gageure, et l’exposition qu’il nous présente aujourd’hui est, à la fois, un aboutissement et un départ.

Aboutissement, parce que nous songeons à sa production bigarrée des années 39 & 40, après un séjour en Ardèche qui exerça sur lui une influence profonde.

C’était l’époque des pochades hautement colorées, des toiles véhémentes où, çà et là, un vert ou un bleu étonnement cru jetait un cri jeune, révolutionnaire, mais parfois maladroit.

Puis, l’exposition salle Van Laer, en 1941, le troisième salon de l’art jeune en 1942 et le salon d’ensemble de 1946 à la galerie Sélection furent autant de jalons marquant la métamorphose de l’artiste.

1949 est pour lui une étape déterminante.

Lauréat de la Province de Brabant, en janvier dernier, il expose ensuite à l’éclectique salon d’ensemble : « De Laermans à nos jours » en avril-mai.

Cette fois c’est un nouveau départ.

Son art , évolué spirituellement et techniquement affiné a gardé son extraordinaire parfum de vérité et toute sa fraîcheur d’expression.

C’est en plein air que Raymond Coumans travaille et ce n’est pas là le seul point commun qu’il ait avec les maîtres impressionnistes.

L’étude passionnée de la lumière de la lumière qui baigne son œuvre d’une atmosphère blonde fait penser aux Monet et aux Sisley ; le poids juste des masses et l’esprit de leur matière rappellent les solides tableaux de Cézanne.

Avant tout, peintre de la couleur, Coumans utilise à présent une gamme de tons subtils et fondus, convenant fort bien à ses paysages aérés.

Quelques croquis et eaux fortes nous montrent que, là aussi, l’artiste a surmonté la difficulté et que, dans le domaine de la composition, ses progrès sont également indéniables.

Aboutissement et départ, telle est donc la caractéristique générale de l’œuvre actuelle de Raymond Coumans dont l’art évolue, indiscutablement, vers un néo-impressionnisme du meilleur aloi.

Roger Faust

Les œuvres exposées :

1-Portrait de Ninie (collection Mme C.°)

2-Portrait de M. Vanbruane

3-Portrait d’enfant

4-Paysage

5-Pommiers en fleurs.

6-La gare de triage

7-Monts des Arts

8-Après-midi au parc de Bruxelles.

9-Le grand Sablon.

10-Place Aneesens.

11-Nature morte aux langoustines

12-Les roses rouges

13-Le bibelot gallois

14-Notturno

15.L’envers de la ville

16-Effet de neige

17-L’eau stagnante

18- Ostende

19-Boulevard

20-Les étangs d’Ixelles

21-Villefranche S/mer

22-Coin de Villefranche s/mer

23-Le bar de l’espérance

24- Coin d’atelier

25-Nu couché

26-Nu (aquarelle ( collection M.F )

27- Nu (aquarelle)

28-Nice (aquarelle)

29-Monaco (aquarelle)

30-Beaulieu (aquarelle)

31-St Tropez (aquarelle)

Premières critiques...

In La Nation Belge du 8 novembre 1949

Au Cheval de Verre, Coudenberg, Raymond Coumans expose des paysages , des natures mortes, des figures où s’affirme à la fois un talent et une personnalité.

Une peinture impressionniste attachée à la poursuite des jeux de lumière et des

Caprices atmosphériques. Les paysages bruxellois en acquièrent une vie nouvelle, révèlent

Des secrets non encore soupçonnés . Ainsi l’artiste reproduit le quotidien sans être banal. Et nous louerons en lui le coloriste souvent vibrant mais jamais désaccordé.

Voir les commentaires